Le changement de nom du PCQ rejeté par les membres

En novembre 2021, l’arène politique du Québec fut le témoin du tout premier congrès du Parti conservateur du Québec depuis l’élection d’Éric Duhaime à la tête de la formation. L’ordre du jour comportait une multitude de résolutions, parmi lesquelles émergeait une proposition audacieuse visant à rebaptiser le parti, le renommant ainsi le « Parti conservateur du Québec, équipe Éric Duhaime. »

Cependant, il était manifeste que cette résolution était loin de jouir de la faveur unanime de l’assemblée. Une atmosphère de nervosité planait aussi bien parmi les organisateurs que parmi les membres du parti, y compris le leader Éric Duhaime en personne. Les débats, souvent houleux, furent marqués par des restrictions draconiennes imposées à la prise de parole de certains membres.

Finalement, le verdict des urnes révéla que 65% des congressistes avaient voté en faveur de cette modification du nom du parti, malgré une stratégie délibérée de placer cette résolution à la toute fin de la séance et du congrès. Cette tactique semblait viser à limiter le temps consacré aux débats et discussions, suscitant ainsi des questionnements sur la légitimité du processus décisionnel au sein de cette nouvelle équipe dirigée par Éric Duhaime.

La réalité qui a émergé lors de cet événement est celle d’Éric Duhaime se dévoilant tel qu’il est véritablement. Il s’est positionné comme un homme politique qui, dans cette circonstance, semblait placer ses propres convictions au-dessus des intérêts de son parti, avec une apparente indifférence à la volonté des membres et à la démocratie interne. Notamment, cette attitude semblait en totale contradiction avec son discours habituel, mêlant des éléments populistes et libéraux, dans lequel il prône la fin du culte des personnalités en politique.

Ce que peu de personnes connaissent, c’est que, en réalité, la proposition visant à changer le nom du parti a été rejetée par les membres. Le score de 65% en sa faveur s’est avéré insuffisant, puisque, conformément à la constitution du parti, toute modification du nom (ou tout amendement constitutionnel) requiert un vote favorable des deux tiers des membres. Ce jour-là, il manquait donc quelques voix pour que le changement de nom soit effectivement approuvé par l’ensemble des membres. Il est également à noter que plusieurs membres ont observé une intervention du représentant officiel du parti, qui a initialement remis en question le résultat du vote, pour ensuite reconsidérer sa position quelques instants plus tard.