La constitution d’une équipe solide est un impératif majeur pour tout chef de parti politique, une responsabilité qu’on ne peut éluder. Les lacunes de leadership ne sauraient être excusées au prétexte d’une équipe « mal choisie ». Malheureusement, les tumultes et les dissensions sont devenus le leitmotiv de l’ère Éric Duhaime, laissant le Parti Conservateur du Québec (PCQ) en proie à des crises perpétuelles, aussi bien avant qu’après les élections d’octobre 2022.

Par delà les ressources financières, dont la rareté a pu un temps servir d’alibi à ces difficultés, il est manifeste que l’incapacité de Duhaime à rassembler une équipe compétente est au cœur du problème. Jusqu’en avril 2022, le parti ne comptait qu’un seul employé à temps partiel, une inadéquation patente qui a inévitablement eu des conséquences désastreuses. De plus, la direction de campagne a été maintes fois qualifiée de chaotique, émaillée d’erreurs et de décisions irréfléchies, sans que Duhaime n’ait songé à réviser son choix d’entourage.

Karim Elayoubi accompagné de Roy Eappen, ce dernier, un ami de Duhaime, a créé un raz-de-marée de commentaires négatifs dans les médias lors de sa présentation au mois de février 2022.

Au-delà des employés, qui, compte tenu de leur inexpérience, méritent probablement une certaine indulgence, Duhaime a fait le regrettable choix de réintégrer la campagne un individu nommé Martin Desautels, un avocat évoluant dans la région du Pacifique. Celui-ci est surtout connu au Québec pour sa participation à la campagne infructueuse du Bloc Québécois dirigée par Gilles Duceppe en 1997. Une décision qui, à maints égards, soulève des interrogations sur le jugement de Duhaime en matière de choix d’acteurs-clés pour sa campagne.

Martin Desautels (et Éric Duhaime) sont responsables du fameux bonnet blanc porté par Gilles Duceppe lors d’une visite dans une fromagerie lors de la campagne du Bloc en 1997.

La réalité incontournable est qu’Éric Duhaime se montre réticent à la remise en question, préférant chercher des motifs d’excuse plutôt que de s’introspecter. La question se pose quant à ses conseillers lors de l’épineuse affaire des taxes impayées, un épisode qui a grandement contribué à plomber sa campagne et, selon de nombreuses voix, à causer sa défaite. Les informations suggèrent que Duhaime a suivi sa propre voie et a tenté de manipuler la vérité pour échapper à ses responsabilités dans cette affaire. Il est essentiel de rappeler que le geste d’aider un ami, quand on aspire à devenir Premier ministre, ne saurait constituer une excuse valable. En effet, qui souhaiterait avoir pour Premier ministre un individu préférant secourir ses amis plutôt que de s’acquitter de ses obligations fiscales ?


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